la vie d’Andreï – Traond, part 2
…du sang… du sang partout…
Je suis dans la nacelle, il n’y a pas grand monde vu l’heure tardive, cela devrait donc se passer rapidement. En me dirigeant vers les cabines privatives, et donc vers ma proie, je ne peux m’empêcher de jeter un œil par-dessus le bastingage, vers la ville. Vu d’ici on dirait presque que la ville s’étend à l’infini, mais on distingue au loin les lueurs du port spatial, et son cortège incessant d’arrivées et de départs… Je n’ai pas encore eu l’occasion de visiter d’autres mondes, l’envie ne s’est jamais vraiment fait sentir, je suis curieux, comme tout un chacun de ce qui existe a l’extérieur… L’éternel besoin des hommes de voir ce qu’il y a au-delà de la montagne en quelque sorte. Mais hormis un séjour sur une plateforme militaire pour un contrat il y a quelques années, je n’ai jamais été plus loin.
Je suis à présent devant la porte menant au couloir des cabines privées, et je ne pense pas tomber sur qui que ce soit dans le couloir, de toute manière je porte les vêtements de la compagnie qui gère la flotte de dirigeable.
Après mon appui sur le sceau d’ouverture de la porte, je me retrouve presque au ralenti, je ressens que quelque chose vient d’exploser au dessous de nous, ou bien juste en dessous de moi, le dirigeable fait ce que l’on pourrait appelé une embardé, et je me retrouve au fond du couloir, je ne distingue plus grand-chose, mon premier réflexe est de sortir mon arme, et d’allumer la lampe qui y est accrochée… Le côté gauche du couloir n’est plus que flamme, et la porte de la cabine de ma cible est ouverte, une épaisse fumée s’en échappe. La chaleur est gênante, mais ne me bloque pas, hormis le bruit des flammes, il n’y a aucun bruit, je m’attends a entendre les sirènes des ptères de la garde de sécurité incendie d’ici peu. Je dois me servir de ce chaos pour terminer mon travail si tant est qu’il y est besoin de finir quelque chose. Me précipitant vers la porte de la cabine je me trouve nez à nez avec ce qui me semble être un homme, ma réflexion s’arrête là, car celui-ci me pousse violemment, et cours vers la sortie, ne pouvant le rattraper, et voulant en finir, je lâche un juron et je regarde dans la cabine…
Ma cible est morte, mais je ne m’attendais pas à cela, son sang macule la plupart des meubles de la pièce, et son corps est dans un angle qui n’est pas naturel. Les alarmes des ptères me débloque de ce spectacle macabre, et je me rappelle qu’il est tant de fuir, rangeant mon arme, je sors sur le pont. Deux ptères sont effectivement sur notre flan gauche, ils tentent d’éteindre le feu, je localise une partie de l’équipage qui se trouve sur bord droit du pont, je les rejoints donc, profitant de la cohue pour me glisser dans une des chaloupes de secours…
Une fois au sol, je m’extirpe sans problèmes du groupe, retire les vêtements de la compagnie, et me faufile, dans le chaos qu’a générer l’attentat, dans les ruelles du souk…